CORRIDOR BIODIVERSITÉ

Réinventons ensemble les espaces verts

Sur le territoire, les cheminements piétons sont peu à peu perméabilisés. Au fil du temps l’enrobé laisse place à des graminées qui accueillent les premières familles d’insectes, attirant à leur tour les oiseaux. Pour ces derniers, on aménage des haies d’arbustes à baies qui fournissent le couvert aux pics, grimpereaux et sittelles, mais également aux habitants. Des chantiers participatifs pour la plantation des espaces verts sont organisés et petit à petit les espaces accueillent la vie. Les zones laissées sauvages, comme les productions variées de fruits et de légumes, transforment le territoire en un corridor pour la biodiversité.
Aujourd’hui la conscience des citoyens et de leurs représentants pousse de nombreuses collectivités et entreprises à développer des méthodes douces. L’espace est rendu au réensauvagement naturel pour préserver et enrichir la biodiversité. Les bénéfices multiples portent notamment sur l’amélioration rapide du cadre de vie. La présence du végétal contribue à la santé humaine, au bien-être individuel et collectif. Le retour de la nature dans l’environnement municipal participe à l’éducation des plus jeunes. Il améliore le rapport qu’ils entretiennent avec la nature.
Selon notre expérience, ces projets de réensauvagement se font en repensant et en aménageant les espaces verts des entreprises pour en faire des lieux d’accueil pour la faune et la flore. Des espaces de promenades et de cueillettes aux abords des zones dédiées à la biodiversité alimentent l’enthousiasme des habitants, des équipes des entreprises, qui s’impliquent dans le projet. Par une gestion différenciée des espaces verts, la démarche entraîne non seulement la réduction des coûts d’entretien, mais elle rend aussi productifs et propices au développement de la biodiversité des espaces que celle-ci désertait.

La méthode de l’analyse du cycle de vie (ACV) détaille, pour mieux les comprendre, les impacts environnementaux de nos produits. Elle questionne sur les modes d’approvisionnement, les consommations de ressources, les zones de chalandise ou encore l’énergie que nous consommons et déployons pour produire et travailler.

Pour nos équipes, l’analyse du cycle de vie est une des clés d’entrée dans l’écolonomie. Elle permet de choisir les composants de nos produits pour moins de toxicité, et ainsi progressivement réduire l’empreinte écologique de l’activité pour atteindre le zéro impact.

Notre équipe est formée à l’analyse du cycle de vie. Forte de dizaines de cas et de vingt années d’expérience, elle produit des ACV et forme à son tour des spécialistes du sujet au sein de votre équipe. En présentiel ou par webinaires.

Nous fondons notre méthode sur l’expérience, acquise par la transformation des espaces verts de Pocheco en corridor de biodiversité. Nous travaillons en suivant des étapes précises.

1 Analyse de la qualité du sol et recherche d’éventuels polluants

Cette première étape, essentielle, permet d’adapter les futurs aménagements et le choix de la végétation, tout en assurant une qualité sanitaire pour les futures productions nourricières. L’analyse est réalisée en partenariat avec le LAMS (Laboratoire d’Analyse Microbiologique du Sol), créé par Lydia, Claude et Emmanuel Bourguignon, trois ingénieurs agronomes spécialisés dans l’étude du sol.

2 Dépollution du sol par l’Agromine

Avant de cultiver en permaculture nous assurons si besoin la dépollution des sols par le traitement naturel de l’Agromine. Cette méthode consiste à extraire la pollution par le biais de plantes hyperaccumulatrices, sélectionnées en fonction des caractéristiques du territoire et de la nature des polluants. Cette technique est développée par la société Econick, composée d’une équipe de chercheurs, parmi lesquels la Pr Marie-Odile Simonnot et le Pr Guillaume Echevarria.

3 Inventaire faune-flore

Les experts naturalistes mobilisés identifient précisément la faune, la flore et les habitats qui composent le site et ses abords. Ce diagnostic permet de préciser l’aménagement et la gestion des espaces.

4 Permaculture

Le maraichage en permaculture proposé par Ouvert s’inspire de méthodes éprouvées. L’agroforesterie permet de produire fruits et légumes en quantité, sous le couvert des arbres protecteurs. Les 7 strates de la forêt jardin recréent les conditions de développement de la biodiversité et de la complémentarité des systèmes souterrains, qui améliorent ensemble la productivité et la structure du sol. La « phénoculture » présentée par Didier Helmstetter permet de réduire la pénibilité du travail à l’aide de foin bio déroulé sur les planches de culture. Nous favorisons aussi la création de noues et de buttes pour laisser circuler l’eau et inviter la biodiversité.

5 Valorisation de la démarche

La démarche entreprise s’inscrit dans un projet à grande échelle de protection de la faune et de la flore sauvages. L’association Canopée reforestation, que nous avons créée pour planter des arbustes et des arbres de haies et de plein champ prend part au projet. Nous l’associons à nos interventions pour valoriser les actions entreprises et approfondir la démarche.

Cette méthode originale et éprouvée de développement des corridors de biodiversité, en lien avec la permaculture, est pourvoyeuse d’emplois qualifiés et gratifiants. Sur la ferme de Perrine et Charles Hervé Gruyer, au Bec-Hellouin en Normandie, l’INRA (Institut national de la recherche en agronomie) a fait les comptes : cultiver une surface de 1 000 m² selon les principes de la permaculture assure la rémunération d’une personne. Chez Pocheco, l’entretien des 8 000 m² d’espaces verts de l’usine par un prestataire extérieur nous coûtait 30 000 € par an. Aujourd’hui, la surface perméable a été augmentée pour atteindre 20 800 m². La mise en œuvre de la permaculture sur une partie de ces zones réservées à la nature nous a permis de créer 3 postes de permaculteurs. En certains endroits la végétation sauvage a supplanté la pelouse vieille de plusieurs décennies. La vie reprend. Etape par étape, notre entreprise est devenue un corridor pour la biodiversité. Et il existe en France 35 000 communes et 235 000 sites industriels, sur lesquels poussent des hectares de pelouses tondues rases chaque semaine. Voyons là 270 000 futurs corridors de biodiversité, à même de prendre le relai et de compléter les différents plans forêts et autres trames vertes et bleues. Il s’agit alors de contribuer à la création d’un maillage dense d’espaces protecteurs pour les espèces vivantes, et productifs pour les besoins des équipes et des citoyens. Stoppons l’artificialisation des terres et renaturons les sols, en réponse à l’objectif « zéro artificialisation nette (ZAN) » du plan biodiversité établie par le gouvernement en 2018.