J’avais les yeux partout. De nuit, le regard suit les lumières des scooters qui se disputent avec les bus l’originalité des systèmes d’éclairage : les phares des uns passent du rouge au bleu quand des néons verts clignotent à l’avant et à l’arrière des autres. De jour ce sont les paysages, leurs reliefs et la végétation qui les sublime – les bananiers, les palmiers, les ficus immenses du monkey forest, les rizières ou encore les albizias – qui attirent les yeux du voyageur.

A Bali, notre première rencontre avec la marque Aqua se fait quelques jours avant notre entrée dans l’usine. C’est à l’occasion d’un échange que le chauffeur de taxi nous présente sa « favorite brand » et nous vante l’impact social de la marque et ses engagements auprès des agriculteurs locaux.

A Mambal, l’usine Aqua embrasse la végétation balinaise. Ici et là, passée la « gate of heaven » que l’on nous présente, les plantes grimpantes se lient au minéral et aux poutres métalliques pour former des rideaux de verdure. La salle, qui nous est dédiée cette semaine pour lancer le programme Blue Operations, est quant à elle parsemée ici et là d’orchidées, comme pour assurer la continuité avec l’extérieur.

Toute cette végétation ne nous fait pas perdre de vue la problématique majeure de l’île : l’eau vient à manquer. Le tourisme, qui représente la moitié de l’économie, en consomme une quantité que ne peut plus supporter Bali. Face à cette problématique, l’usine de Mambal est contrainte de puiser dans de nouvelles ressources l’eau à embouteiller si elle veut poursuivre son activité.

Cette dernière est par ailleurs particulièrement importante aux yeux de la population locale. Parmi les 580 personnes qui travaillent dans l’usine, 70 % habitent la communauté. Cela représente près d’une personne du village sur dix. Soit autant d’ambassadeurs des sujets environnementaux lorsque ceux-ci sont traités dans les murs de l’usine. Par exemple, lorsque l’équipe effectue une sensibilisation sur la thématique des déchets, les gestes de tri sont amenées à la maison. C’est une formidable opportunité pour faire rayonner l’usine.

C’est aussi le cas lorsque chaque vendredi, à l’initiative de l’équipe et par groupe d’une dizaine de danoners et villageois, on nettoie les abords du site. Il est 8h lorsque nous participons à cette activité commune et malgré le sol jonché de morceaux de câbles, de gobelets, de mégots de cigarettes et de leurs paquets, nous restons convaincus que cette action n’est pas vaine. Selon l’écrivain Malcolm Gladwell, il suffit qu’une personne sur dix, engagée, adopte des comportements nouveaux pour en faire une norme sociale et entraîner la majorité. Ce qui se joue en ce moment sur le vieux continent avec les manifestations pour le climat se joue aussi à Mambal à l’initiative des danoners.

Car la question de l’environnement est centrale dans la vie de l’île : la « tri hita karana », philosophie traditionnelle de l’île portée par les balinais, veut que chacun vive en harmonie avec la nature.

Le programme Blue Operations de 2019 s’était ouvert au Mexique sur une question posée par une opératrice rencontrée sur place : «if not now, when ?». A Bali, c’est à nouveau une opératrice qui conclut l’année en complétant cette première question : «And if not us, then who ?»

Fiche Technique